Test : Schwalbe Hans Dampf II

Alors que Schwalbe annonce de nouvelles carcasses et le renouveau de deux modèles dont une troisième mouture de l’éternel Nobby Nic, Glisse Alpine dans sa plus pure tradition d’émulation de la cavalerie qui arrive après la guerre vous présente un test du Hans Dampf V2 !

Deux ans après la sortie de la deuxième itération de ce pneu dont j’avais publié en 2016 un test complet de l’original, je peux enfin vous donner un avis définitif sur les évolutions apportées par la marque teutonne pour corriger les défauts du premier modèle.

Contrat rempli ou simple ravalement de façade ? Réponse dans les lignes qui suivent.

 

Fiche technique


Schwalbe Hans Dampf

Commençons par quelques considérations techniques. Cette version moderne du Hans Dampf est disponible en carcasses Snakeskin / Super Trail ainsi que Super Gravity et gommes Speedgrip ou Soft en sections de 2.35″ ou 2.6″. Les différentes tailles de roues sont bien représentées avec une disponibilité tant en 650B et 29″ qu’en 26″ où les SKUs sont plus réduits avec une unique section de 2.35″ en gomme Soft avec carcasse Super Trail ou Super Gravity.

Je l’ai ici testé en Snakeskin Speedgrip 2.6″, monté sur une jante de 35mm à bord du Trance SX+ dont la surcharge pondérale inhérente à son mode de propulsion hybride nucléaire m’a poussé à utiliser environ 1.8 bar à l’arrière pour un poids du bonhomme légèrement au-dessus de 90kg équipé.

Dûment équipé de mon pied à coulisse pour satisfaire les plus inquisiteurs d’entre vous, j’ai pu mesurer une largeur effective de 66mm au ballon et un demi-cheveu de plus aux crampons.

Le dessin évolue de manière non négligeable par rapport à son prédécesseur, avec un profil qui reste très rond mais des crampons plus ouverts. Il reste cependant similaire, avec une implémentation non directionnelle, mais tous les crampons ont été revus, notamment sur les rangées latérales, où ils semblent plus massifs et bénéficier de davantage de support latéral.

 

Sur le terrain


 

Mettons tout de suite un terme au suspense : le Hand Dampf v2 est bien une évolution itérative de son prédécesseur et non une révolution. On retrouve une fois sur le vélo tout ce qui faisait l’intérêt, mais aussi une partie des limitations du premier modèle. Ce qui est finalement une bonne chose pour ce pneu au parti pris distinct.

Le profil rond reste extrêmement prévenant et en fait toujours une superbe option à l’arrière. Le décrochage est graduel, et l’on a largement le temps de se réveiller pour redresser la barre après qu’il ait montré des premiers signes de perte de grip.

“Le pneu est prévenant, la limite est atteinte plus rapidement qu’avec d’autres modèles plus carrés…”

Le corollaire à ce profil rond et ce comportement qui ne met jamais en défaut c’est encore et toujours l’impossibilité de rider de manière vraiment agressive sur l’angle. S’il est très facile de jouer avec elle tant le pneu est prévenant, la limite est atteinte plus rapidement qu’avec d’autres modèles plus carrés qui fournissent plus d’accroche dans ce département. Les performances du Hans Dampf ont semble t-il quand même légèrement progressé sur ce point, peut-être à cause du nouveau design des crampons latéraux ou peut-être parce qu’ils sont maintenant mieux supportés et fléchissent moins sous la charge.

Ces crampons forment maintenant un dessin un peu plus ouvert que sur la version originale. Je n’ai malheureusement (ou heureusement) pas vraiment eu l’occasion de le tester dans la boue, mais cela devrait selon toute vraisemblance permettre un débourrage facilité là où l’ancienne mouture fournissait des performances assez médiocres dans le domaine.

Le grip en montée est également très bon, peut-être meilleur à nouveau que la version précédente. Sans surprise, le grip général conféré par ce pneu se situe toujours un cran au-dessus du Nobby Nic et un cran en-dessous du Magic Mary. On peut donc toujours le classer dans la catégorie des pneus Trail/AM/Enduro plutôt agressifs qui sacrifient une dose de rendement.

 

Schwalbe Hans Dampf

 

 

Le Hans Dampf premier du nom est un pneu que j’appréciais énormément, mais que je ne pouvais malheureusement pas recommander sur le plan de la longévité. Outre les problèmes de crampons arrachés reportés ça et là, résolus au fil des années selon la marque, et qui ne m’ont jamais affecté, c’est surtout l’usure ultra-rapide en monte arrière qui constituait un défaut rédhibitoire. J’en attendais donc beaucoup de cette seconde mouture, lancée après un renouvellement par la marque de ses gommes et le remplacement du mélange PaceStar par le Speedgrip.

“Les problèmes d’usure sur le bord d’attaque sollicité en monté semblent dorénavant appartenir au passé.”

Le contrat est sur ce point totalement rempli. Alors que mon Hans Dampf en gomme PaceStar semblait après 250km bien proche de la benne, la même distance avalée sur cette nouvelle version n’a que peu affecté ce Hans Dampf II Speedgrip. L’usure reste contenue et en ligne avec ce que j’attends de ce type de modèle à l’arrière, et les problèmes d’usure sur le bord d’attaque sollicité en monté semblent dorénavant appartenir au passé.

L’usage parfois peu parcimonieux du frein arrière a laissé des traces sur la face en prise au freinage, mais c’est une dégradation qui me semble en phase avec d’autres pneus de ce calibre. On pourrait éventuellement s’interroger sur l’intérêt de proposer ce modèle en gomme Speed pour une longévité accrue, mais la Speedgrip semble trouver une bonne balance entre grip et longévité pour une pratique où le premier importe souvent plus que la seconde tant que celle-ci reste raisonnable.

Rien à signaler du côté des crampons latéraux qui, s’ils montrent une usure à nouveau normale côté interne, ne souffrent d’aucune maladie pouvant compromettre leur intégrité dans un futur proche.

Je ne parlerais pas aujourd’hui de rendement vu la machine sur lequel ce pneu est actuellement monté, mais après tout, vous avez maintenant l’habitude.

 

Verdict


Cette “nouvelle” mouture du Hans Dampf n’est donc pas une révolution, mais elle vient corriger ce qui était pour moi le principal défaut de son prédécesseur : la longévité. Je ne vois maintenant plus de raison de ne pas recommander ce pneu qui offre d’excellentes performances au prix de quelques limitations qu’il convient de garder en tête au moment de faire son choix.

Comme toujours, si ce modèle vous intéresse vous pouvez faire vos emplettes via le lien suivant pour contribuer à financer le site (ou mes achats compulsifs, qui sait) : Schwalbe Hans Dampf.

 

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Sébastien

Papa de Glisse Alpine et homme à tout faire depuis 2016. Rideur. Editeur. Photographe. Développeur. SysAdmin. Web Perf. SEO. Marketing. Café.

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7 commentaires sur “Test : Schwalbe Hans Dampf II

  • 4 janvier 2021 à 23 h 55 min
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    Salut,

    Merci pour cet article. Je roule en MM à l’avant et Big Betty à l’arrière sur sol humide. Je pensais me lancer sur un HD à l’avant et un nouveau Nobby à l’arrière sur le sec. Est-ce selon toi une bonne combo? Je ne veux pas rester en MM trop lourd sur le sec mais la rondeur du HD me fait un peu peur. D’autres suggestions ?

    Belle soirée!

    Lucas

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    • 6 janvier 2021 à 13 h 59 min
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      Salut Lucas,

      Non, je ne pense pas que pour toi passer sur un HD à l’avant soit la meilleure idée. Comme tu le dis c’est un pneu très rond, c’est très bien pour un pratiquant qui n’engage pas trop et qui veut un pneu hyper prédictif qui marche bien sans trop se poser de questions, mais venant d’un MM tu vas trouver très difficile de vraiment prendre des appuis avec.

      C’est dommage que tu veuilles te débarrasser du Magic Mary, je serais toi je le conserverais à l’avant tout en passant au Nobby Nic à l’arrière pour un meilleur rendement. Le MM te donne un gros potentiel de grip pour un handicap mesuré côté rendement vu que tu as peu de poids sur la roue avant en montée.

      Côté suggestions, pour le sec tu as le DHF de Maxxis qui marche très bien et va rouler un poil mieux que le MM sans que ce soit non plus fantasmagorique en termes de rendement. Côté grip il fait au moins aussi bien que le MM sur le sec, par contre dès que ça devient humide il passe nettement derrière. Je ne l’ai pas roulé longtemps, mais l’Assegai semble assez similaire.

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  • 8 janvier 2021 à 22 h 53 min
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    Merci pour ta réponse.

    Je suis en effet un peu inquiet à l’idée de mettre un tel pneu à l’avant. Hors, mon choix est cornélien, je t’explique le topo:

    J’ai deux paires de roues. Une pour le sec une pour le gras. Je suis en dans le Jura en altitude donc l’hiver c’est skating. Ma pratique s’apparente au trail (même si je trouves ces appellations pompeuse et peu claires). J’aime les descentes techniques, les sentiers techniques et les bosses techniques… j’ai 120 de débattement et 100 a l’arrière alors je ne saute pas des barres rocheuses non plus. Mes tours font souvent une trentaine de km et environ 1500m de D+. J’aimerais bien que mon train d’été ne pèse pas une tonne et ne soit pas trop handicapant dans les pourcentages.

    Mes roues mouillées sont en Magic Mary à l’avant et Big Betty à l’arrière. Je trouve cette combo vraiment cool même si je suis prêt à la faire évoluer.

    Mes roues sèches sont sans pneus (ce qui je dois le reconnaître va beaucoup moins bien). Mais j’ai dans mon garage: deux Hans Dampf nouvelle génération, un Nobby Nick nouvelle génération et un Forekaster (merci les pros qui m’entourent).

    Je ne souhaite pas acheter davantage de gommes mais du coup que ferais tu pour avoir une paire de roue vraiment accrochante par tous les temps et une paire plus légère pour les terrains sec?

    Merci pour tes idées et pour la qualité sans égal de ton site!

    Belle soirée!

    Lucas

    Répondre
    • 8 janvier 2021 à 23 h 20 min
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      A mon sens, il manque un pneu avant entre le Magic Mary et le Nobby Nick qui s’inscrirait dans le me me registre que le Hans Dampf… mais c’est sans doute parce que je n’ai pas tout essayé.

      Qu’en pensez-vous?

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      • 10 janvier 2021 à 20 h 22 min
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        Salut Lucas,

        Si tu ne veux pas faire de nouvel achat tu peux tester HD/NN dans un premier temps vu que tu les as sous la main et voir ce que tu penses du Hans Dampf à l’avant sur le sec. Tu ne vas pas faire tomber des chronos dans le sinueux et les surfaces un peu hybrides mais sur le hardpack et la roche ça grip bien. Je crois qu’on en avait parlé la première fois que tu avais demandé conseil pour des pneus, tant que tu n’as pas testé un pneu toi-même, tu ne sais pas vraiment ce qu’il a à t’offrir…

        Pour ce qui est de l’étagement des gammes, le problème est le même chez tout le monde ou presque. Dans le segment occupé par le Hans Dampf Maxxis a maintenant l’Aggressor, mais c’est un pneu rond pour l’arrière. Hutchinson a le Squale… mais c’est aussi un pneu rond pour l’arrière.

        Je ne suis pas sûr que ce soit vraiment un problème cela dit, ça fait une éternité qu’il faut piocher dans le haut du panier quand on veut un pneu avant sur lequel compter pour attaquer, que ce soit le DHF ou High Roller chez Maxxis, Toro chez Hutchinson ou Magic Mary chez Schwalbe. Je trouve que ça marche plutôt bien, à un moment il faut faire un choix et la perte de rendement à l’avant n’est pas folle même avec un gros pneu.

        Historiquement l’idée était de prendre une section inférieure mais avec les évolutions de ces dernières années c’est une solution qui n’a plus trop le vent en poupe. Hutchinson a une stratégie intéressante avec le Toro qui est décliné jusqu’en version XC pour la boue avec le même dessin mais des crampons ajustés en hauteur et des sections plus étroites.

        Bref, à un moment on ne peut pas avoir dix pneus différents par utilisation type (sauf chez Maxxis où l’offre en pneus XC doit être dans ces eaux là) et il faut savoir faire de petites concessions. Si tu trouves le Magic Mary trop handicapant à l’avant, autant peut-être accepter de perdre une partie non négligeable de grip mais vraiment gagner en rendement avec une monte 100% Nobby Nic par exemple.

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  • 25 janvier 2021 à 21 h 24 min
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    Salut Seb.
    Déjà félicitations pour ton travail de boss sur ce site et tous les articles que tu détailles à la perfection. Chapeau l’artiste !
    Pour ce Hans Dampf version 2, même si visiblement il semble meilleur je pense que je ne prendrai plus jamais le risque de le monter. Certes très préventif et décroché en douceur mais décroche trop vite justement et n’est pas du tout rassurant. Alors certes c’est un pneu qui est plus fait pour le trail et l’Am léger que l’enduro , mais on peut sérieusement douter de sa capacité à garder une trajectoire correcte dès que ça se complique un peu. Et ses performances au freinage sont pas terribles. Par contre aurais tu remarqué une amélioration côté résistance aux crevaisons ? Pour la première mouture je l’ai trouvé trop léger et souvent victime de ce genre de désagrément.

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    • 27 janvier 2021 à 13 h 22 min
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      Salut Benoit,

      Merci pour ton commentaire !

      Ton constat est intéressant, quels sont pour toi les pneus de référence auxquels tu le compare ?

      En ce qui concerne les crevaisons ça dépend de la carcasse que tu vises. La Super Trail que j’ai sur cet exemplaire est sensiblement plus lourde et épaisse que la Snakeskin (que Super Trail remplace dans le lineup Schwalbe actuel) sur l’ancien, donc ça devrait être mieux. J’ai pas souvenir avoir vraiment crevé avec l’autre non plus mais j’avais des points humides ça et là (potentielles crevaisons rebouchées par le préventif) alors que ce n’est pas le cas pour le moment sur la v2 en Super Trail.

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