Test : Draisienne Gibus 12″

Après mon article sur le Shotgun Seat l’an dernier, c’est sans aucune surprise pour les assidus lecteurs de Glisse Alpine que je vous propose un an plus tard la suite logique avec un retour sur la draisienne choisie pour accompagner les premières (ou presque) péripéties sur deux roues de mon petit bonhomme.

Cet article qui, une fois n’est pas coutume, pris des proportions démesurées, est, outre l’aspect purement technique, l’occasion de revenir un peu plus largement sur le marché de la draisienne, les choix qui s’offrent à nous, et la confrontation entre idéaux et réalité du terrain une fois nos petits monstres en selle.

 

Introduction et tergiversations


Aux environs des 20 mois, un constat s’imposait : la draisienne en bois du bambin, dont l’acquisition en seconde main avait été réalisée pour trois francs six sous alors qu’il marchait tout juste, était au bord de l’implosion. Il fallait partir en quête d’une remplaçante, sous peine de se retrouver avec planches de bois et roues en plastique en ordre dispersé après un crash sur une passerelle de bois humide incapable de fournir un grip correct aux pneus en mousse rincés.

Commença une longue et peu fructueuse recherche qui, comme souvent, m’emmena bien plus loin qu’escompté, me faisant réaliser un mini tour de la planète draisienne, qui fera peut-être l’objet de son propre article.

Au bout de quelques semaines, j’avais en lice trois candidates.

La draisienne Scamp Minifox, bonne gueule et sur le papier un bon rapport prestations/prix, tout du moins à l’époque. Problème : un poids débridé, un système de pegs pour poser les pieds qui me semblait très peu pratique, et un point d’interrogation sur la fixation d’un frein à disque. Si son moyeu permet de fixer un disque six trous, il faut dégoter un adaptateur pour fixer l’étrier, et changer le cintre trop court pour accepter la bague d’un levier.

La draisienne Commencal Ramones, le choix du cœur, mais certainement pas du porte-monnaie. Plateforme qui semble bien pensée pour les pieds, gros pneus cramponnés pour prendre les virages relevés à 40km/h à deux ans sans déraper, moyeu permettant de fixer un disque avec adaptateur de fixation de l’étrier fourni, mais réducteur de collier sur le cintre en rupture. Possibilité de prendre l’ensemble pour une somme rondelette, mais ayant un set de Guides inutilisés dans le garage, l’occasion était enfin là de les ressortir et les monter sur le modèle de base beaucoup moins dispendieux.

Enfin, la draisienne Gibus, pas donnée, mais solution clés en main et sûre avec un frein à tambour et un levier de petite taille, affichant de plus un poids plume.

Après moult revirements et retournements, un presque achat en occasion de la Commencal, puis encore un changement de cap, c’est finalement la draisienne Gibus qui l’emporta, sur la base de trois critères principaux. Le poids d’une part, après avoir constaté que notre petit cœur passait encore beaucoup de temps à pousser son vélo, le porter pour franchir un obstacle, lever l’avant pour monter sur un trottoir ou changer de direction sur place. Le choix des pneus relativement lisses aux pneus crantés d’autre part, parce qu’en étant réalistes, rouler de manière très fluide et facile au skatepark ou dans la rue semblait être un avantage supérieur à des crampons offrant un intérêt douteux sur chemins vu sa pratique. Enfin, malgré qu’il n’ait jamais démontré le moindre intérêt pour l’insertion des ses appendices digitaux dans les rayons d’une roue, la draisienne étant trimbalée un peu partout, je gagnais quand même en paix de l’esprit par rapport à un frein à disque lorsque le bambin n’était pas en ma compagnie.

 

Fiche technique


Draisienne Gibus 12"

Cette draisienne en version 12″ a une bouille fort sympathique, notamment du fait que malgré l’absence courante de cadre en triangle sur ces machines, elle ressemble davantage à un vrai vélo que d’autres, avec le cadre en S qui se termine naturellement à l’avant sur la douille de direction, sur laquelle s’empilent potence et cintre regroupés en un unique appendice.

L’autre élément qui tape à l’œil, c’est l’angle de direction digne d’un enduro moderne, qui en plus d’être très esthétique nous fait déjà imaginer notre bambin survoler les singles les plus pentus avec aisance. L’empattement n’en est que plus grand et semble supérieur à la vaste majorité des modèles du marché. Blague à part, si l’on trace un parallèle avec l’évolution du VTT moderne, cette géométrie a tout sur le papier pour mettre en confiance et fournir un maximum de stabilité.

Draisienne Gibus 12 " - Fourche

On trouve de vrais pneus en caoutchouc avec chambre à air, modèle Sprint Pro de WTB en 1.6″ de section, au cramponnage très limité, qui a les avantages de ses inconvénients, et sur lesquels nous reviendrons plus longuement en seconde partie d’article. J’ai choisi de gonfler l’avant à 1.2 bar et l’arrière à 1.4 bar, ce qui donne un résultat plus moelleux qu’attendu vu la fine carcasse de ces pneus, mais suffisant pour éviter la crevaison après une arrivée tambours battants sur un trottoir ou le passage d’un rocher aiguisé.

La valve Schrader est coudée pour en faciliter l’accès, ce qui pour un public averti habitué à des valves droites classiques, disposant d’une pompe à tête perpendiculaire, entraîne l’effet inverse à celui escompté.

Draisienne Gibus 12 " - Pneus

Le frein à tambour est accouplé à un levier en plastique au format poche, mais qui s’avère toutefois moins facile d’utilisation qu’un levier de frein hydraulique moderne à deux doigts. Le problème ne vient pas d’un différentiel de puissance, mais de la facilité de prise en main pour un enfant de cet âge, et il y a à mon sens un véritable raté de la part de la marque dans l’absence totale d’indication dans le manuel concernant le réglage de ce levier.

Malgré son relatif embonpoint et une course plus longue que souhaitable, il est en effet possible, et c’est une excellente surprise, de régler l’équivalent de la garde et du point de contact en jouant sur la molette prévue à cet effet, ce qui permet d’amener le levier plus proche du cintre que sa position de base et considérablement faciliter son accès à notre progéniture. Pour un fidèle lecteur de Glisse Alpine, rien de plus facile, pour maman et papa Lambda, ce réglage passera complètement inaperçu. On peut toutefois supposer que couvrir cette possibilité dans le manuel ouvrirait la boite de Pandore pour un public non-avertit, dérégler complètement le frein étant plus facile encore qu’opérer un réglage optimal.

Draisienne Gibus 12 " - DD

Sur mon modèle, le levier était également un peu trop vertical, situation à laquelle on remédie facilement mais qui dépendra beaucoup de la taille de l’enfant. De marque Artek, il semble d’après mes recherches être le modèle BL-440P.

Bien que je réutiliserai le terme tout au long de cet article pour plus de simplicité et parce qu’il est communément employé à cet effet, ce frein à tambour est en réalité un frein à bande : au lieu de mâchoires venant frotter l’intérieur d’un tambour, une bande rugueuse flottante vient frotter la piste externe du tambour, le carénage externe n’ayant pour but que de contenir et protéger le système. Il s’agit ici d’un KBT Karasawa 70, facilement remplaçable en cas de problème.

Draisienne Gibus 12 " - Tambour

Gibus met l’accent sur une selle étroite, adaptée aux micro-hanches de nos mini-mois, et relevée à l’arrière pour aider les riders en herbe à se propulser vers l’avant, une draisienne étant un moyen de locomotion propulsé par petites jambes potelées plutôt que par l’action d’une paire de pédales.

Cette selle est directement montée sur la tige de selle et n’offre aucune des possibilités de réglage d’un chariot dont disposent par ce biais nos montures habituelles. Elle bénéficie toutefois d’une amplitude verticale intéressante, puisqu’elle est réglable de 284 à 395mm.

Draisienne Gibus 12 " - Selle

On trouve un classique limiteur d’angle de braquage sous forme d’anneau en caoutchouc enfilé sur le té de la fourche qu’il est possible de retirer en deux secondes, ainsi que des grips avec embouts de protection offrant un diamètre qui convient aux petites mains.

Draisienne Gibus 12 " - Direction

Le poids enfin, argument largement mis en avant par la marque, est effectivement très mesuré à 3.3kg, à mettre en perspective avec les 5.8kg affichés par exemple par la Scamp Minifox et la douzaine de kilos d’un enfant de deux ans qui développe encore bien peu de force.

J’ai pu vérifier aimant en main que tout ou presque sur cette draisienne est en aluminium, du cadre jusqu’aux moyeux, là où les modèles bon marché privilégient l’acier, moins cher mais plus lourd.

 

Sur le terrain


Draisienne Gibus 12"

A la réception, l’impression de qualité est excellente. Les soudures sont propres, la peinture ne souffre d’aucun défaut apparent. Bien que ce ne soit pas visible en extérieur, cette dernière exhibe un très léger effet pailleté sous lumière intérieure directe. Les roues tournent très (très) librement, les roulements sont (extrêmement) fluides, la tension des rayons est bonne et semble homogène. Bien que leur nombre soit logiquement réduit et que l’on soit en présence d’un laçage radial, l’angle des rayons est très important vu la petite taille du cercle vis à vis de la longueur du moyeu, préjugeant d’une bonne solidité et stabilité dans le temps.

Même constat au niveau de la direction qui ne souffre d’aucun grattement ou point dur. Notons sur ce point qu’il nous incombe d’aligner et serrer le couple potence et cintre sur le pivot de fourche lors de la réception, qui comme sur un vrai vélo offre la possibilité d’ajuster la pré-contrainte des roulements de direction.

Tout les composants semblent assemblés dans les règles de l’art sans la moindre trace de graisse qui dépasse ou coulure d’huile suspecte. Tout est bien serré, mais pas trop. Malgré l’écueil relevé plus tôt, le frein est globalement bien réglé, le routage du câble très propre. La tige de selle est lubrifiée et coulisse parfaitement dans le tube de selle.

Draisienne Gibus 12"

En parlant de cette selle, il faut noter qu’elle dépasse largement sous le tube de selle une fois baissée, ce qui réduit la garde au sol de l’engin, facteur non trivial quand notre bambin monte et descend trottoirs, escaliers, et autres marches plus ou moins naturelles. Difficile de se prononcer sur l’intérêt réel de sa forme spécifique relevée à l’arrière, je n’ai pas vraiment constaté de différence par rapport au modèle précédemment utilisé qui en était dépourvu. Dans un cas comme dans l’autre, une fois le monstre lancé, on ne le rattrape plus.

Le choix d’un modèle aux pneus non cramponnées semble payant quand notre progéniture commence à faire de longues distances en roue libre, pieds relevés, en gardant un équilibre étonnant eu égard à la faible vitesse du véhicule. Sur chemins et autres terrains accidentés, l’absence de crampons n’est pas un détriment important la vaste majorité du temps, si ce n’est en termes de capacité de freinage, qui, il faut l’avouer, n’est pas folle à l’arrière avec un pneu presque lisse. D’autant plus que le grand empattement de cette machine place la selle relativement loin devant la roue arrière par rapport à d’autres modèles, diminuant le grip, et donc le potentiel de freinage de cette roue.

Draisienne Gibus 12" - Hiver

L’absence de repose-pied, est, quant à elle, plus discutable. J’avais lors de mon choix accepté son absence en me basant sur mes observations (et oui, j’ai vu cette vieille vidéo de Jackson, celle du petit Elliot, et trois cent ving six autres), selon lesquelles ils étaient finalement peu utilisés par les enfants, et la possibilité si nécessaire d’en fabriquer par la suite via impression 3D ou une autre technique.

J’y ai quand même pensé, mais il n’est pas facile de concevoir une plateforme suffisamment large et pratique qui ne gêne pas lors du déplacement. In fine, je ne regrette pas cette décision, et aucun mod n’a pris naissance suite aux élucubrations de mon esprit tortueux. Malgré une période où mon testeur en salopette semblait de temps en temps vouloir poser ses pieds sur les bases, il préfère largement lever un peu les pieds, ou bien carrément les écarter loin devant lui pour faire le pitre.

Le poids réduit de l’engin est, comme pressenti, fort appréciable pour un enfant qui crapahute sur tous types de terrains, tombe, se relève, pose sa monture, la récupère, la tire, la pousse, monte et descend de vélo pour passer des obstacles. Cela semble d’autant plus avantageux que leur équilibre est encore à cet âge précaire et qu’ils se laissent facilement entraîner par leur machine lors de ces péripéties hors de la selle.

Draisienne Gibus 12"

Cette légèreté est aussi un avantage pour les nombreux portages obligés quand mini-rider est fatigué, sur le chemin de la crèche, et, surtout, pour celles et ceux qui opteront avec un dispositif comme la selle Shotgun pour des virées hybrides, draisienne accrochée au sac, ce que j’ai très largement eu l’occasion de pratiquer.

C’est l’occasion parfaite pour aller les faire rouler depuis la maison sur les chemins qu’ils parcourent habituellement à bord du vélo de papa ou maman, et procure les premières joies d’emboîter le train à son petit bonhomme (ou sa petite madame) sur deux roues qui veut déjà faire la course pour rester devant. Oui parce qu’à pied, oubliez, en quelques pas ils sont déjà suffisamment loin pour vous donner envie d’investir dans un porte-voix.

Draisienne Gibus 12 - Sac

Un facteur sur lequel porter son attention lors du choix d’un modèle est l’écartement des bases et l’espace disponible autour du boitier de pédalier virtuel pour que l’enfant puisse se déplacer sans adopter la posture d’un crapaud avec les jambes exagérément écartées. L’avantage de la draisienne Gibus est qu’en l’absence de plateforme, elle est très fine autour et en avant de cet axe virtuel.

Cependant, les bases sont bien plus espacées que nécessaire eu égard à la largeur des pneus montés sur cette machine, ce qui contraste par exemple avec notre précédent modèle dont les bases traçaient une ligne droite de la douille de direction à l’axe de roue arrière. Ce n’est pas un grief majeur, mais un point qui a nécessité une petite période d’adaptation pour éviter à mon petit bonhomme de constamment frotter ses chaussures contre elles. L’écrou à empreinte interne est un élément de plus qui ne paye pas de mine mais s’avère bien pensé jusqu’au bout, puisqu’à l’inverse d’un écrou basique à empreinte externe il ne présente pas d’arrête pouvant irriter ou blesser lors de ce type de frottement répété.

Draisienne Gibus 12"

De manière générale, il faut aussi considérer le fait qu’une draisienne munie d’un frein nécessitera toujours un axe arrière plus large, et donc des bases plus écartées, modulo la solution choisie entre V-Brake, disque ou tambour. De même, un moyeu plus large augmente la solidité de la roue en tirant vers le haut l’angle des rayons, à condition évidemment que les flasques soient d’autant plus écartées.

Le frein à tambour constitue une solution qui me semble parfaitement adaptée pour un frein arrière sur une draisienne. La modulation est très progressive, la puissance très bien placée. Le levier, dont j’ai déjà évoqué les possibilités de réglage, est de taille réduite, mais peut-être pas encore très facile d’accès avant deux ans ou deux ans et demi.

En effet, bien qu’on puisse régler la garde et le point de contact, cela se fait au détriment de la puissance développée par ce frein très progressif avant d’arriver levier contre le cintre. Il est donc difficile pour les plus petites mains d’avoir un levier suffisamment rapproché tout en étant réellement efficace, ce qui me semble essentiel pour convaincre l’enfant de l’intérêt du dispositif. Bref, on peut faire mieux avec un frein à disque hydraulique comme on les connait, mais ce n’est pas le même budget.

Draisienne Gibus 12"

Quoi qu’il en soit, l’usage du frein dépend totalement de la volonté de notre mini-rider haut comme trois pommes de s’en approprier l’usage alors qu’il lui est tellement plus facile de ralentir avec ses petits pieds plein d’orteils, tout en massacrant au passage sa paire de chaussures. Malgré les encouragements, à deux ans, le notre n’était pas très intéressé par ce nouveau mode de décélération, qu’il se mit à réellement prendre en main un peu avant les deux ans et demi, en mode on/off. Toutefois, peu de temps après, c’était le début des dérapages sauvages tandis qu’il expérimentait une certaine modulation de son freinage. L’expérimentation, ça va deux minutes, mais les dérapages, c’est quand même bien plus rigolo.

L’intérêt du frein sur une draisienne est sujet à question lors du choix d’un modèle. On peut lire et entendre qu’il permet à l’enfant d’à minima situer le levier pour le préparer à s’en servir une fois sur un vrai vélo. Mon expérience personnelle est que pour un enfant un peu casse-cou qui n’hésite pas à prendre de la vitesse, il est un vrai gage de sécurité et de liberté, mettant un terme aux freinages-chaussures qui déséquilibrent, lancent la machine dans un guidonnage progressif amenant à la perte de contrôle, et parfois, la chute. On l’a déjà dit, on prolonge également la durée de vie des chaussures, et, il faut l’avouer, voir son bambin rattraper ses premiers dérapages roue arrière bloquée est assez satisfaisant (profitons-en avant l’hécatombe de pneus hors de prix quelques années plus tard).

Draisienne Gibus 12"

En termes de fiabilité, rien à redire pour le moment, malgré une utilisation intensive et débridée. Les roues sont toujours droites et les roulements aussi fluides qu’au premier jour. L’unique problème rencontré à plusieurs reprises est la pénétration de débris dans le tambour du frein, sous la bande rugueuse, qui entraîne bruit, perte d’efficacité et/ou semi-blocage, petits désagréments auxquels il est facile de remédier.

La protection du cadre est assez dérisoire sur ce type de machine que les bambins trimbalent sans la moindre considération d’un obstacle à l’autre. J’ai pour ma part opté pour une approche 80/20 en protégeant la partie basse des bases, qui raclent constamment la terre ou le bitume à chaque fois que la draisienne est posée quelque part. Les agressions sont tellement importantes à cet endroit que j’ai du ré-appliquer, puis rajouter plusieurs couches de scotch électrique régulièrement renouvelé au dessus d’une couche d’équivalent clear protect / hélitape. Cela étant dit, les impacts se multiplient avec l’usage un peu partout : sur le cintre, les freins, la fourche, ou même le dessous du tube diagonal. Il est futile de penser pouvoir passer outre, ce qui fera cauchemarder les adeptes de la protection totale d’un cadre.

 

Réflexions et conclusion


Draisienne Gibus 12"

En tant que jeunes parents riders, le choix d’une draisienne peut vite devenir un véritable casse-tête. Il y a sur le marché à boire et à manger, avec une offre qui souffre des mêmes écueils que le marché VTT que l’on connait : du bas de gamme, du bas de gamme maquillé en haut de gamme, du haut de gamme dont on s’interroge sur l’utilité réelle, et tout un tas de modèles intermédiaires qu’on ne sait trop comment départager. On trouve tant des marques de jouets que des marques présentes sur le marché du VTT (tous les grands noms ont leur modèle, de Specialized à Trek, en passant par Lapierre ou Orbea, et bien sûr notre Décathlon national comme les autres enseignes de son acabit), ainsi que d’autres, comme Gibus, Woom ou Early Riders pour ne citer qu’elles, spécialisées dans les cycles pour enfants.

A cet âge, un vélo est un vélo, et le bonheur de notre chérubin n’est nullement proportionnel au prix affiché sur l’étiquette. Le notre adorait sa draisienne en bois acquise pour quelques euros, bien qu’il la délaissât vite pour la nouvelle. Pourtant, avec le rouge, nous prenions un risque, monsieur étant alors fâché avec les tomates et les poivrons, bien que les coquelicots trouvaient encore grâce à ses yeux. Le selling point de certains modèles s’adresse davantage à leurs parents qu’à l’enfant, et choisir de manière objective sans tomber d’un côté dans le « tous les vélos sont pareils, inutile de mettre plus que quelques dizaines d’euros » ou de l’autre dans le « je veux le meilleur pour mon enfant, quel que soit le prix » n’est pas chose facile.

Draisienne Gibus 12"

De notre côté, nous avions à la maison déjà un porteur en bois pour l’intérieur, un porteur en acier/plastique pour l’extérieur, un tricycle, et une draisienne en bois, tous acquis en occasion pour quelques euros, voir parfois en don. La volonté de passer à une « vraie » draisienne fut motivée par plusieurs aspects. Celle en bois devenait trop petite, et son intégrité physique semblait mise en péril par l’usage qui en était fait. Les pneus en mousse étaient totalement inappropriés pour cette utilisation sur des rampes de skatepark, des passerelles en bois, des descentes sur herbe et chemins, qu’il pleuve ou qu’il neige. Enfin, investir quelques pièces dans un modèle qui tienne la route avait du sens, parce que, malgré la large gamme d’activités proposées sans le pousser davantage vers l’une ou l’autre, il s’est vite avéré que pour notre bambin, le vélo, c’est la vie.

Après un an d’utilisation, le modèle Gibus semble faire les bons compromis pour atteindre un prix acceptable, soit à peine plus qu’une cassette GX ou environ deux jours de crèche. La légèreté de l’ensemble est à mon sens un vrai point fort, bien que contrairement à ce qu’annonce la marque, un modèle en bois n’est pas systématiquement plus lourd (mais pas non plus destiné au même usage). En revanche les modèles concurrents similaires en alu, et logiquement ceux en acier, affichent effectivement un embonpoint prononcé. Les vrais pneus sont un facteur différenciant qui enterre les modèles aux pneus en mousse. La géométrie semble vraiment mettre l’enfant en confiance. La présence du frein est également à mon sens un must-have, qui permet outre l’acquisition du freinage plutôt que le trépignement, de lui permettre de s’aventurer dans de vraies descentes et prendre de la vitesse de manière sûre. Le choix du tambour me semble excellent pour l’utilisation qui en est faite. Bref, rien ne semble manquer, et rien ne semble être en trop.

Draisienne Gibus 12"

Reste la question du neuf ou de l’occasion. Réalistement, acheter neuf plutôt qu’en occasion n’a pas beaucoup de sens. Une draisienne est une machine simple : on s’aperçoit vite de son état général, et trente seconde après le premier tour de roue, les rayures et traces d’impact commencent déjà à s’accumuler. Elle ne va de plus être utilisée par l’enfant que quelques années au mieux. Le hic, c’est la disponibilité sur le marché de l’occasion. Les modèles bas de gamme sont pléthoriques, mais il est extrêmement difficile de trouver une draisienne Gibus, Commencal ou Early Rider sur le marché de l’occasion. Elles semblent de plus extrêmement bien conserver leur valeur et partir comme des petits pains dès qu’une annonce est mise en ligne. On peut voir le verre à moitié vide, et déplorer cet état de fait alors qu’on cherche à réaliser des économies, ou le voir à moitié plein, et se dire que malgré le ticket d’entrée élevé, on perdra finalement peu d’argent sur le long terme.

Bref, vous l’aurez compris après cet article qui a rapidement pris une dimension démesurée, cette draisienne Gibus 12″ reçoit le sceau d’approbation Glisse Alpine.

 

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Sébastien

Papa de Glisse Alpine et homme à tout faire depuis 2016. Rideur. Editeur. Photographe. Développeur. SysAdmin. Web Perf. SEO. Marketing. Café.

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